Le cauchemar des devoirs : comment en sortir ?

Disputes, pleurs, tensions…Le moment des devoirs est souvent redouté dans les familles. Pour remédier à ce problème partagé par plus d’un tiers des français, la solution réside peut-être dans le choix de la méthode d’apprentissage.

Vous faites peut-être partie des 26%* de parents considérant les devoirs à la maison comme une source de stress et de disputes, voire des 9%* ne sachant pas comment aider vos enfants. Pour Sylviane Eugène, professionnelle formée à la méthode des gestes d’apprentissage (voir encadré), la difficulté face aux devoirs n’est pas une fatalité. Selon elle, tous les enfants peuvent réussir, à une condition : apprendre à apprendre. Mais est-ce si simple ? Elle partage avec nous 7 conseils pour accompagner nos enfants avec sérénité et efficacité. 

  • Libérez-vous du cadre scolaire 

Le premier conseil, aussi bizarre que cela puisse paraître, est de se détourner un instant du travail scolaire, pour aider votre enfant à découvrir ce qui se passe dans sa tête quand il apprend. S’il est en primaire, demandez-lui de faire un tour dans le jardin ou la cuisine, puis interrogez-le sur ce qu’il y a vu. S’il est adolescent, intéressez-vous aux paroles de sa dernière chanson préférée : invitez-le à vous expliquer comment il s’y est pris pour les retenir et les comprendre. L’objectif : faire prendre conscience à votre enfant qu’il a des capacités d’apprentissage et l’aider à reprendre confiance en lui.  

  • Définissez les règles du travail à la maison 

Votre enfant, petit ou grand, doit travailler dans un cadre et à un moment bien définis. Pour un enfant du primaire, il est important d’établir un rituel : une heure et un lieu fixes, qui lui permettent de prendre l’habitude de travailler régulièrement, dans un environnement calme. Pour un adolescent, l’idéal est qu’il organise lui-même son emploi du temps, en y intégrant les moments de loisirs et ceux consacrés au travail scolaire. Bien sûr, en tant que parent, vous l’accompagnez dans le choix de son organisation, qui doit être compatible avec l’heure du dîner et celle du coucher ! 

  • Laissez votre enfant organiser sa séance de travail 

Proposez-lui de commencer par les tâches qu’il préfère, une fois les urgences écartées. Apprendre ses leçons, faire ses exercices ou effectuer des recherches…laissez-lui le choix. Il sera plus motivé à l’idée de s’atteler à une tâche qui l’intéresse plus que les autres. Certains enfants ont besoin de pratiquer avant d’apprendre. Pour d’autres, c’est l’inverse. Il est important de leur accorder un certain degré d’autonomie dans la gestion de leur travail.  

  • Posez-lui des questions et incitez-le à s’interroger 

Apprendre, c’est faire des liens entre les différentes parties de la leçon ou du cours, entre ce que l’on découvre et ce que l’on sait déjà. Questionnez donc votre enfant plutôt que de lui demander de vous restituer le contenu par cœur. Amenez-le également à s’interroger sur sa façon de procéder. Quelles sont les notions qu’il n’a pas comprises ? Comment peut-il faire pour trouver une information manquante ?  Il en est de même pour les exercices : incitez-le à comprendre pourquoi il ne parvient pas à les faire. A-t-il besoin de reformuler la consigne pour mieux la comprendre ? Qu’a-t-il besoin de connaître ou de savoir faire pour réussir son exercice ? Encouragez-le à chercher lui-même les réponses : il prendra conscience de sa propre méthode et gagnera en efficacité et en autonomie.  

  • Faites des pauses ! 

Au- delà de 20 à 30 minutes de travail, nos capacités de concentration diminuent. C’est d’autant plus vrai pour les enfants et les adolescents ! Il peut être salutaire pour votre enfant de faire une pause de 5 minutes quand les premiers signes de fatigue apparaissent. Laissez-le trouver son propre rythme : dès qu’il se sent fatigué, il s’arrête quelques minutes… sans regarder d’écrans, car ceux-ci nuisent considérablement à sa concentration. 

  • Incitez-le à prendre de l’avance 

La pire des solutions en termes d’apprentissage : apprendre ses leçons la veille d’un contrôle ou d’une évaluation. Pour que le cerveau comprenne ou mémorise une notion, il est nécessaire d’y revenir plusieurs fois. Tout comme il est important de faire plusieurs types d’exercices pour intégrer une méthode. Notre cerveau a besoin de temps pour comprendre, retenir et savoir réutiliser les notions mémorisées. Poussez votre enfant à apprendre ses leçons ou ses cours au fur et à mesure, si possible le jour où ils ont été vus en classe.   

  • Valorisez votre enfant 

Faites prendre conscience à votre enfant que son cerveau est comme un moteur, dont il peut se servir pour atteindre ses objectifs : réaliser ses rêves, choisir son métier, être indépendant. Félicitez-le à chacune de ses réussites : cette reconnaissance est un vrai facteur de motivation ! 

Pour en savoir plus : la pédagogie des cinq gestes d’apprentissage 

Cette méthode, élaborée par le pédagogue Antoine de la Garanderie dans les années 1980, repose sur cinq gestes mentaux entrant en jeu dans tous les apprentissages : faire attention, mémoriser, comprendre, réfléchir et imaginer. A travers des entretiens codifiés appelés dialogues pédagogiques, l’élève découvre son propre mode d’apprentissage et prend conscience de ses points forts.  

Source : étude Opinionway, septembre 2014